Le digital, un accélérateur pour le futur de la mobilité automobile en 2035
Le digital est en train de révolutionner tous les secteurs, et la mobilité automobile ne fait pas exception. Le secteur automobile est en train de connaître une transformation sans précédent, alimentée par la convergence de l’informatique, des communications et des technologies de l’automobile. D’ici 2035, l’Union européenne a pour ambition de baisser ses émissions de gaz à effet de serre de 55%, et cela passera notamment pour le secteur automobile par l’interdiction à la vente de véhicules neufs à moteur thermique. Le numérique sera ainsi un élément clé du transport automobile, avec des implications importantes pour les entreprises, les consommateurs et la société en général.
De nouveaux modèles pour favoriser une mobilité partagée, durable, sûre
Le digital a déjà commencé à transformer le secteur automobile. Aujourd’hui, les consommateurs peuvent utiliser une variété de services numériques pour planifier, réserver et payer leur transport et leur voyage. Les applications mobiles telles que Uber, Lyft, Blablacar et Citymapper ont rendu la mobilité automobile plus facile et plus pratique pour les consommateurs.
Le digital a également permis l’émergence de nouveaux modèles de mobilité tels que le covoiturage, l’autopartage, la location de voiture entre particuliers et la mobilité partagée. Le marché du covoiturage mondial pourrait d’ailleurs continuer son accélération et atteindre un montant de près de 200 milliards de dollars d’ici 2030 (selon une étude de Market Research Future), au rythme de croissance annuel composé de 19,2%.
Ces nouveaux modèles intègrent progressivement les enjeux de la transformation durable, en y intégrant des premières analyses de trajets avec réduction d’impacts carbone. Ainsi, Google Maps a déjà intégré, dans ses fonctionnalités, l’itinéraire avec l’empreinte carbone la plus faible avec un déploiement progressif au niveau mondial depuis 2021.
Les constructeurs de véhicules ont mis le digital et ses services associés au cœur de leur ingénierie, avec notamment des systèmes de sécurité avancés, tels que la détection des piétons et des cyclistes, la surveillance de la somnolence du conducteur et la prévention des collisions. Les véhicules sont de plus en plus équipés de capteurs et de technologies de communication pour permettre une conduite plus sûre et plus efficace.
Tendances et évolutions technologiques et digitales à venir
Les douze prochaines années seront marquées par de nouvelles tendances et évolutions technologiques et digitales. L’utilisation de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage automatique dans les véhicules autonomes permettra aux voitures de prendre des décisions en temps réel en fonction de leur environnement. D’après une étude d’A.T. Kearney, le marché des voitures autonomes serait estimé à plus de 500 milliards de dollars d’ici 2035.
Les progrès récents de l’intelligence artificielle permettront aussi via la voix et des équipements connectés d’interagir davantage et sans perte de concentration sur les véhicules non autonomes.
En 2035, les véhicules en circulation ne seront pas tous électriques et/ou autonomes : il faudra attendre environ douze ans pour un renouvellement quasi complet des véhicules roulants. Les services digitaux devront ainsi également prendre en compte une hétérogénéité de véhicules avec des capteurs et systèmes d’exploitation différents.
Le développement des villes intelligentes, avec des réseaux de capteurs et des systèmes de gestion de la circulation, permettra d’optimiser l’utilisation des infrastructures de transport existantes et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les technologies de l’Internet des objets (IoT) et de la blockchain permettront de développer des modèles de mobilité plus durables et plus responsables. A titre d’exemple, lors du déploiement des véhicules électriques, les services digitaux permettant d’orienter le conducteur vers la borne de recharge la plus proche et la moins engorgée sera clé pour réussir la démocratisation des véhicules électriques.
Le digital s’invitera encore davantage dans les équipements et les écrans augmenteront pour améliorer le service (augmentation d’écrans déportés toujours plus spacieux et confortables d’usage, parebrises digitaux favorisant les itinéraires en réalité augmentée et vision d’un parcours).
L’arrivée de nouveaux types de véhicules comme les taxis volants (plusieurs concept-cars sont annoncés) pourra également révolutionner la manière dont nous nous déplaçons et nécessiter de profonds changements dans nos infrastructures physiques et bien évidemment de création de services digitaux supplémentaires.
Enfin l’impact des réductions carbones et des nouvelles réglementations va également affecter la conception des logiciels avec l’usage de technologies frugales et faiblement consommatrice d’énergies.
Nouvelles normes et digital embarqué dans les véhicules
En 2035, le digital sera intégré dans tous les aspects de la mobilité automobile, notamment dans les véhicules. Les normes de sécurité routière intégreront des technologies numériques pour améliorer la sécurité sur les routes et réduire les accidents et les décès. Les services digitaux embarqués seront facilités par l’émergence de plateformes low-code pouvant simplifier la création de services à l’intérieur des véhicules ainsi qu’au déploiement progressif de normes d’interopérabilité et d’OS (ex : Android Automotive OS).
De nouveaux services seront développés grâce à l’augmentation des véhicules autonomes qui permettent, dès le niveau 3 (référentiel NHTSA), au conducteur de consulter d’autres services durant la conduite supervisée (enrichissement des divertissements et desjeux, augmentation des possibilités de travailler de son véhicule, nouveaux médias et services, …).
Toutes ces projections se feront dans un contexte où la transformation durable devient une priorité forte d’ici 2035. Ces transformations prennent corps dans un « temps long », celui des normes, des consortiums et des réglementations, lesquelles nécessitent des consensus avec l’ensemble des acteurs de la mobilité (transporteurs, opérateurs, collectivités). Ceci peut ralentir la croissance et la démocratisation de ces technologies toujours consommatrices d’énergie en 2023 au profit d’une croissance plus durable. Dans tous les cas, les acteurs du digital ont de belles perspectives pour transformer le futur de la mobilité automobile. Rendez-vous en 2035 pour voir où nous en sommes !