Entre mythe et réalité : quelles perspectives pour l’avenir ?
Un article de Frédéric PORTA, Directeur associé TNP, paru dans le livre blanc « Quelle entreprise à l’ère de l’IA en 2030 ? »
Contexte et progression de l’IA
En près de 70 ans, l’intelligence artificielle (IA) a considérablement évolué depuis les premières utilisations des termes «Intelligence Artificielle», «Machine Learning» et «Deep Learning». Ces concepts ont stimulé la recherche visant à imiter le fonctionnement du cerveau humain. L’augmentation exponentielle de nos capacités de calcul et de stockage de données, en particulier depuis l’avènement d’Internet en 2000, a accéléré ce progrès. Par exemple, on estime que la capacité de calcul a été multipliée par plus de 10^6 depuis les années 1990. L’avènement de l’IA générative, illustré par des outils comme ChatGPT, a ouvert de nouvelles perspectives, en particulier dans la génération de contenu diversifié comme des textes, images, vidéos, et code informatique.
Les défis et prérequis pour les décideurs, directeurs généraux, DPO, et DSI sont nombreux. Ils doivent considérer divers facteurs avant de généraliser ces nouvelles IA, notamment les coûts, l’empreinte carbone, les réglementations (comme l’IA Act), la gestion des erreurs et l’adoption par les utilisateurs.
L’IA en 2035
L’intelligence artificielle (IA) se profile comme un pilier majeur du progrès continu. D’ici à 2035, plusieurs avancées technologiques et sociétales catalyseront son essor.
- Informatique quantique et IA : Les progrès en informatique quantique transformeront radicalement les capacités de l’IA, notamment en termes de stockage de données et de performance de traitement. Selon IBM, la capacité de calcul quantique pourrait augmenter de manière exponentielle dans la prochaine décennie, offrant à l’IA une puissance inégalée.
- Fusion nucléaire et énergie : La fusion nucléaire, prometteuse en termes de rendement énergétique, répondra aux besoins croissants de l’IT et de l’IA. L’Iter, un projet international de réacteur de fusion, prévoit d’atteindre ses pleines capacités dans les années 2030, fournissant une source d’énergie quasi illimitée.
- Législation évolutive : L’IA Act, en sa version 3.0, intégrera l’éthique au cœur de nos sociétés, façonnant de nouveaux modèles économiques autour de la production et de la consommation de données. Cette législation sera cruciale pour équilibrer innovation et respect de la vie privée.
- Innovations diverses : Les énergies alternatives comme l’hydrogène et la découverte de nouveaux minéraux pour la fabrication de machines sophistiquées diversifieront nos sources d’énergie et matériaux, soutenant ainsi le développement durable. Le développement des ICM (Interfaces cerveau-machine) pourrait aussi créer de nouvelles perspectives encore inconnues.
L’utilisation de l’IA, déjà fortement impulsée par les IA génératives en 2024, s’étendra progressivement pour augmenter notre capacité d’ici 2035 avec de nouveaux personas. Citons quelques exemples.
- L’informaticien augmenté : Il bénéficiera d’outils d’IA offrant une flexibilité accrue, accélérera la production de code source (highCode/lowCode), les tâches fastidieuses de recette ou encore les projets de modernisation et de migration.
- Le créatif augmenté (designer, marketing…) : Après l’ère du digital, il produira des visuels et des vidéos marketing en un temps record, grâce à l’IA, tout en gardant son esprit créatif indispensable pour guider l’IA.
- Le juriste augmenté : Il passera moins de temps à produire des contenus réglementaires, mais beaucoup plus à réfléchir aux enjeux et à contrôler les propositions de l’IA.
- Le consultant augmenté : Il passera moins de temps à rédiger des powerpoint, mais davantage à contrôler le fond des informations et la pertinence des préconisations qu’il apporte à son client.
- Le citoyen augmenté : Il se distinguera du simple citoyen par sa capacité à accéder à beaucoup d’informations de manière rapide. Les interfaces conversationnelles et vocales seront devenues la norme pour lui.
L’intégration de l’IA dans tous nos secteurs d’activité se fera en continuité des initiatives d’IA déjà lancées par nos startups et grands industriels.
- Automobile : Les véhicules autonomes de niveaux 3 et 4 se généraliseront, dotés d’IA prenant des décisions en temps réel.
- Santé : L’IA pourrait assumer une partie significative des diagnostics et de l’auto-médication, révolutionnant l’accès aux soins.
- Éducation : L’adaptive learning personnalisera les parcours éducatifs, offrant une expérience d’apprentissage sur mesure.
- Industrie : Les chaînes de production s’adapteront localement, favorisant la durabilité et l’économie circulaire.
En conclusion, en 2035, l’IA ne remplacera pas l’humain dans ses décisions, mais sera un outil influençant fortement nos choix en fonction des données traitées. La prudence et l’éthique resteront donc cruciales dans la conception et le développement de toute nouvelle IA.