Après avoir passé en revue différentes options concernant le verdissement des matériels roulants du transport ferroviaire, la SNCF s’intéresse à deux nouvelles technologies : à court terme celle des batteries (engins hybrides ou non), et à plus long terme celle de l’hydrogène.
ALSTOM LANCE SES PREMIERS TRAINS À HYDROGÈNE EN ALLEMAGNE
Lancé en Allemagne par Alstom, le train à hydrogène « le Coradia iLint »est exploité commercialement depuis le 17 septembre. En effet, deux trains à hydrogène circulent sur la ligne Cuxhaven – Bremerhaven – Bremervörde – Buxtehude en Basse-Saxe (trajet d’environ 100 km). Ces trains peuvent être partiellement rechargés en 15 minutes grâce à une station mobile située dans la gare de Bremervörde, il faut en revanche compter 50 minutes pour une charge maximale.
L’hydrogène est stocké dans les toits du train, tandis que les piles à combustible transforment l’oxygène et l’hydrogène en électricité. Des batteries lithium-ion stockent également l’énergie récupérée lors du freinage. Celle-ci est réutilisée dans les phases d’accélération.
Selon Alstom, l’hydrogène « gris » (produit à partir d’hydrocarbures) fournit permet une réduction des émissions de CO2 d’environ 45%. D’ici décembre 2021, 14 trains doivent entrer en service en Basse-Saxe dans le cadre d’un contrat de fourniture et de maintenance prévu pour durer 30 ans. En outre, Alstom affirme que l’hydrogène fourni à cette échéance sera « 100 % vert », permettant ainsi la suppression totale des émissions de CO2. De plus, ces trains « zéro émission » sont peu bruyants et n’émettent que de la vapeur d’eau ainsi que de l’eau condensée. Cependant, ils impliquent à long terme la mise en place d’un véritable réseau de distribution d’hydrogène.
Si ce train est plus cher à l’achat, l’exploitation est moins coûteuse, et l’investissement est rentabilisé en 10 ans. D’ailleurs, Alstom affirme que d’autres pays ont montré leur intérêt, comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège, l’Italie, le Canada et la France.
EN FRANCE, UN RÉGIOLIS À HYDROGÈNE POURRAIT ARRIVER SUR LES RAILS FRANÇAIS DÈS 2022
Selon Alstom, l’objectif du « zéro diesel » pour la flotte française de trains régionaux peut être atteint progressivement de 2028 à 2035. En se projetant sur 2035, Alstom fera en sorte de prendre les mesures nécessaires pour faire de l’hydrogène une technologie alternative. Si les commandes sont effectuées début 2019, ce nouveau type de train pourrait entrer en activité dès 2022.
Par ailleurs, selon Alstom, il serait possible de parcourir « 400-600 km avec 200 kg d’hydrogène à bord, contre environ 40 km avec des batteries classiques. Toutefois le fabricant souligne que « les batteries sont importantes pour l’environnement urbain« , car les distances sont courtes.
Cependant, 25 à 50 trains devraient être testés et validés d’ici quatre ans (2024-2028) pour infuser l’hydrogène dans le ferroviaire. En 2028, avec le démantèlement des TER X et A TER, la rénovation du parc existant de véhicules diesel (ou bimode) commencera à travers le déploiement de 1 000 trains à hydrogène, afin d’atteindre la neutralité carbone du transport ferroviaire d’ici 2035-2040. Ses caractéristiques dynamiques et capacitaires, devraient être « équivalentes à celles d’un Coradia Polyvalent bimode (TER bimode actuel), ce qui permettra de les remplacer progressivement.
Le train à hydrogène semble promis à un bel avenir et pourrait ainsi remplacer d’ici à 2035, le petit millier de trains régionaux roulant au gazole en France (dont la moitié devant être renouvelés dans une dizaine d’années). Ils représentent 20% des trajets et près de la moitié des voies ferrées du pays n’étant pas électrifiées.