Automobile : l’été 2019 a été chaud

02 avril 2018

Dans l’automobile aussi, l’actualité a été brûlante. Difficile de faire le tri tant il y a de nouvelles chaque jour, preuve s’il en est du maelstrom que traverse le secteur.

Coté orages, la baisse des marchés, générale et surtout marquée en Chine (-15%) et en Inde (-10%) d’une année sur l’autre. Conséquences, les constructeurs qui n’ont pas de position très forte replient la toile : PSA ferme deux usines en Chine, Nissan réduit ses effectifs de 10000 personnes, les problèmes de gouvernance de l’Alliance apparaissent au grand jour, BMW change de patron… Ces turbulences rendent difficile le financement des investissements gigantesques nécessaires pour le véhicule connecté, le véhicule électrique et le véhicule autonome.

Mais ce n’est pas le seul avis de tempête : le client sera-t-il au rendez-vous ? Les doutes subsistent sur le véhicule électrique- qui reste complètement dépendant de subventions et d’infrastructures publiques- et s’amplifient sur le véhicule autonome. A la clé, les modèles économiques restent à construire… Sans parler de la difficulté de s’y retrouver entre une administration américaine qui veut alléger les normes anti-pollution et une Europe qui commence à chiffre les centaines de millions de pénalités qui frapperont les mauvais élèves de l’environnement.

Temps de saison sur les nouvelles mobilités : avec des aléas normaux pour des industries émergentes, l’industrie des vélos, des trottinettes et autres deux-roues et plus généralement l’autopartage continue de progresser. Autant de petits coups de canif dans la place de la voiture en ville. Une page se tourne dans les zones urbaines denses pour les voitures (1/4 de véhicules en moins d’ici 5 ans) et pas seulement pour le diesel. Pas sûr que les constructeurs aient pris la vraie mesure du phénomène sur leurs volumes futurs et sur leur rentabilité toujours plus dépendante des SUV les plus contestés.

Beau fixe en revanche sur le marché des coopérations : BAIC a imité Geely pour rentrer au capital de Daimler, le même Daimler a signé avec BMW pour faire d’ici 2024 une voiture autonome de niveau 4, VW et Ford s’allient dans le véhicule électrique et dans le véhicule autonome à travers le filiale Argo AI de Ford avec fusion des équipes de recherche, même schéma entra Honda et GM à travers Cruise, rapprochement de Toyota et Suzuki, et deal géant de Softbank qui lance son fonds Vision 2, doté de 108 milliards de dollars pour investir dans les nouvelles technologies… En 2018, on recensait 543 partenariats entre les acteurs du secteur, dont près de 150 entre constructeurs, et la tendance s’est accélérée. On vous l’a dit, l’automobile est une idée neuve, en tout cas elle donne de l’appétit.

Météo compliquée donc pour l’automobile à l’été 2019. La fin des années folles et le retour des plans d’économies, le boom des partenariats pour financer des méga investissements, et un client qui se fait toujours prier pour sauter dans le cockpit des futures voitures. Et pas d’abri en vue. Une seule solution, courir plus vite que les concurrents !

Jacques Chauvet est advisor chez TNP depuis 2013. Ancien membre du Comité de Direction de Renault dans ses fonctions successives de Directeur de la Division Pièces et Accessoires, puis Directeur Commercial France, puis président de la région EUROMED et à ce titre président de Dacia, Jacques a ensuite dirigé le pôle de compétitivité MOV’EO.

 

Jacques Chauvet
JACQUES CHAUVET
ADVISOR

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