Poser les enjeux de la Culture face à l’IA

Au cœur de la semaine du troisième Sommet pour l’action sur l’IA, un week-end culturel a été organisé pour la première fois pour mettre en valeur et réfléchir aux enjeux cruciaux de la place de l’IA, dès à présent et d’autant plus dans le futur, dans la création artistique. L’opposition philosophique entre la vue anglo-saxonne d’une culture « open source » par nature et les principes de propriétés littéraire et artistique devra trouver des solutions, peut-être pas si éloignées.

Mme la ministre de la Culture, Rachida Dati, a prononcé un discours à la Bibliothèque Nationale de France pour l’ouverture de ce week-end, discours au cours duquel elle a fixé les ambitions françaises. La stratégie du ministère s’appuie donc sur cinq piliers essentiels : Soutien de l’innovation et de toutes les initiatives audacieuses ; Promotion d’un modèle économique équitable et protecteur de la création et du droit d’auteur ; Formation des professionnels actuels et futurs aux enjeux de l’intelligence artificielle ; Lutte contre la désinformation et garantie de l’intégrité de l’information ; Développement d’une IA culturelle frugale, soucieuse de son empreinte écologique et éthique.

La question du financement est bien sûr celle concentrant les attentions. Les regards se tournent non seulement sur le financement et la protection des œuvres à venir dans le contexte de l’IA, mais aussi sur les techniques employées par les éditeurs d’IA, qualifiés de « pilleurs » par Pascal Rogard, Président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) au cours du même week-end. Enfin, les modalités de production elles-mêmes sont à anticiper avec des infrastructures aux impacts financiers et écologiques conséquents.

Les usages de l’IA pour la culture sont aussi variés qu’il existe de contextes culturels, avec deux principales tendances actuelles que sont l’interaction et la personnalisation des contenus proposés aux visiteurs/ joueurs/ auditeurs/ spectateurs. L’épineuse question du financement du développement de l’IA pour tous ces contextes et pour tant d’autres à venir pourrait trouver des solutions en s’inspirant de la protection des droits des musiciens. Cécile Rap-Veber, directrice générale de la Sacem, la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique : « Quand on a cherché à réguler les acteurs du streaming, les Gafam nous ont dit que leur modèle économique ne survivrait pas. Aujourd’hui, on a des accords avec tous ces acteurs (Apple, YouTube), qui se portent très bien je crois. Donc non, la protection des droits d’auteur n’a jamais menacé l’innovation ».

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