Après la crise des subprimes de 2008, la bulle immobilière Chinoise
Augmentation régulière du coût du travail depuis une dizaine d’années, fuite massive de capitaux, compétitivité mise à mal par d’autres acteurs d’Asie du Sud-Est et bulle immobilière qui menace d’éclater, la liste des défis à relever par la Chine est longue !
Les choix stratégiques opérés au cours des années 2000 afin de maintenir un taux de croissance élevé ne semblent plus porter leurs fruits. Privilégier la demande intérieure chinoise pour pallier le recul des exportations est de l’avis général la solution pour sauver la croissance mondiale. Pour autant, la Chine serait en passe de devenir la zone du monde la plus économiquement instable voire l’épicentre de la prochaine crise.
La bulle immobilière chinoise montre des signes d’emballement : entre 2015 et 2016 les encours de crédits chinois ont augmenté de 38 %. En parallèle de cette forte hausse, la Chine n’a pas échappé à la contamination des créances douteuses qui pourraient concerner plus de 15 % des crédits (source : FMI), bien au-dessus du seuil critique des 10 %. L’investissement excessif dans la construction de logements fait que des millions de mètres carrés restent inoccupés, n’empêchant pourtant pas les gratte-ciels de pousser comme des champignons sous l’impulsion du gouvernement, qui incite la population à consommer et à accéder à la propriété.
Malgré des mesures de remédiation de la part de l’autorité chinoise de régulation financière (intervention sur le marché des changes pour dévaluer le yuan, blocage des cours en cas de baisse trop importante), la situation apparaît alarmante. Les investisseurs n’ont plus qu’un objectif : se débarrasser au plus vite de leurs actions avant l’éclatement de la bulle, quitte à accélérer la fuite des capitaux hors de Chine (150 milliards de dollars quittent la Chine chaque mois, soit l’équivalent de 20 % du PIB rapporté sur un an).
En cas de contamination de la bulle immobilière à la bulle financière, les pertes pour les banques européennes pourraient être abyssales. Elles totalisent plus de la moitié de l’exposition mondiale à la dette chinoise, tandis que les états-Unis et le Japon en porte chacun environ 10 %. Le dilemme des banques européennes est le suivant : faut-il rechercher de nouvelles opportunités financières en dehors de Chine ou continuer à acheter de la dette chinoise ?
Une quasi-certitude : d’après les spécialistes, la bulle ne devrait pas éclater à court terme. Mais n’est-ce pas ce qui a été dit pour la crise des subprimes de 2008 ?