Les grands défis de la Finance durable pour les banques
Le Pacte vert pour l’Europe et la taxonomie européenne dessinent un chemin de transformation profonde pour les acteurs bancaires, amenés à s’engager en faveur de la transition énergétique et au développement d’une économie durable.
Gamme de produits engagée, investissements responsables, gouvernance durable, les banques doivent s’adapter tout en apportant davantage de transparence pour mesurer et évaluer leur impact dans ce domaine.
Des initiatives règlementaires qui s’accélèrent
L’engagement des acteurs bancaires pour le climat est une réalité et la transition une priorité stratégique afin d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le Climat fixés en 2015.
Le nombre d’avancées significatives visant à soutenir la lutte contre le changement climatique et à répondre à l’objectif de neutralité carbone s’intensifie.
Sous la houlette de la Glasgow Financial Alliance for Net-Zero (GFANZ), la Net-Zero Banking Alliance (NZBA), initiative financière lancée par le Programme des Nations Unies en 2021, rassemble 106 banques, issues de 40 pays différents. Ces entités s’engagent ainsi à aligner leurs investissements et portefeuilles sur les objectifs de zéro émission nette d’ici 2050 et vers une économie plus durable.
Le reporting extra financier s’est également développé depuis 2014, avec l’introduction de la Non Financial Reporting Directive (NFRD), puis depuis décembre 2022, de la Corporate Sustainibility Reporting Directive (CSRD), visant toutes les deux à apporter un reporting plus détaillé et à valoriser la performance des entités en matière d’impact environnemental et social.
Toutefois, selon son dernier rapport de mars 2023, le GIEC estime que, malgré les mesures d’adaptation développées, les flux financiers à destination du financement de projets durables restent insatisfaisants.
Des initiatives encore trop timides de la part des banques
Les initiatives durables répondent à la fois à une pression croissante des régulateurs mais aussi des consommateurs. En effet, 76% des Français affirment que l’impact des placements financiers sur la qualité de l’environnement est un sujet important.
De plus en plus de projets dits « à impact », incluant les critères ESG (environnementaux, sociétaux et de gouvernance) voient le jour, pour permettre aux acteurs bancaires (banques traditionnelles, néo-banques, fintechs) de devenir des entreprises engagées, en adoptant un modèle et/ou des initiatives à impact.
Toutefois, les offres en matière d’investissement socialement responsable (ISR) restent encore trop peu connues du grand public. Seulement 37 % des Français affirment en avoir déjà entendu parler et seulement 8% se sont vu proposé un ISR par leur conseiller
Vers une gouvernance durable pour les banques
La mise en place d’une gouvernance durable implique le développement d’une finance durable, à travers des actions et investissements favorisant la transition énergétique tout en faisant face aux enjeux de transparence et de communication sur les opportunités et les risques.
Une des premières initiatives passe par la mesure des actions mises en place, de leur impact environnemental et social ainsi que de la définition d’axes d’amélioration prenant en compte les facteurs ESG. L’évolution des processus internes et l’adoption de pratiques durables suivant une approche orientée sur les usages ESG est nécessaire afin de tendre vers une chaîne de valeur responsable.
D’autres axes de développement, directement liés à l’acculturation des collaborateurs et à la bonne compréhension des enjeux environnementaux et sociaux doivent aussi être considérés dans la définition d’une stratégie responsable.
La proposition d’offres à impact positif, suffisamment explicites et mises en avant par les banques pour financer des projets verts, doit être accompagnée d’une communication dédiée et approprié. Prêts verts, obligations vertes, investissement en fonds propres et autres formes de financement peuvent contribuer à créer un impact environnemental positif.