Le basculement démographique et la montée en puissance des jeunes générations faciliteront le changement

IAB Alexis

Un article de Alexis Normand, Chief executive officer et cofondateur, Greenly, paru dans le livre blanc « Crise énergétique et climatique : quelles stratégies innovantes ? »

La Commission européenne a fixé des objectifs de décarbonation ambitieux. Depuis 1980, les émissions de gaz carbonique ont doublé. Elles doivent désormais être divisées par deux d’ici à 2030. Nous ne pouvons améliorer que ce que nous mesurons. Or, seulement 20% des émissions mondiales de carbone font l’objet d’une mesure et d’un suivi. Si nous voulons atteindre les objectifs européens de décarbonation, nous devons étendre le champ des émissions de CO2 qui font l’objet d’un suivi et d’un pilotage.

 

La simplification du bilan carbone

Le bilan carbone a été inventé en France en 2004. Il est important de démocratiser la mesure des émissions de gaz carbonique en simplifiant le mode opératoire et en digitalisant les processus. Il est possible d’automatiser la collecte des données relatives aux émissions de gaz carbonique, par exemple en termes de consommation énergétique des data centers, de déplacement des marchandises et des personnes… Greenly propose un outil de mesure des émissions de gaz carbonique qui permet de diminuer le temps nécessaire pour réaliser le bilan carbone et de diminuer son coût. Grâce à une plateforme simplifiant le parcours et automatisant la collecte des données, la solution Greenly permet de cartographier chacun des fournisseurs afin de réaliser leur propre bilan carbone.

 

La décarbonation des entreprises

La transition vers la décarbonation est différente d’une entreprise à l’autre. Les entreprises qui s’engagent le plus sont celles qui sont les plus visibles ou qui ont adhéré à une trajectoire internationale de réduction des émissions de carbone. Qu’il s’agisse des grandes ou des petites entreprises, l’essentiel des émissions de gaz carbonique est indirect. Les donneurs d’ordre ont besoin de connaître le bilan carbone de leurs fournisseurs et de leurs clients. Ils ont un pouvoir de marché via leur politique d’achat responsable, qui leur permet d’exiger une trajectoire bas carbone. Les plans de décarbonation des entreprises concernent souvent les mêmes éléments : l’utilisation d’une énergie décarbonée, la diminution des déplacements, le recours à des ordinateurs plus durables…

 

La transition énergétique

Greenly est optimiste concernant l’atteinte de l’objectif de limitation du réchauffement climatique de 2°C mais cela demande une accélération considérable du déploiement des nouvelles technologies. Une réduction des émissions de gaz carbonique de 7% par an est possible. Au niveau mondial, les émissions de carbone proviennent à 80% des énergies fossiles et à 15% des énergies renouvelables. Nous devons donc accroître la part des énergies renouvelables, comme l’éolien ou le nucléaire, en particulier chez les grands émetteurs que sont la Chine et l’Inde.

La technologie permet de faire du chemin dans la bonne direction. Le digital représente environ 5% des émissions de gaz carbonique mais permet de limiter les déplacements qui sont fortement émetteurs de C02. Les projets de compensation carbone via la reforestation ne sont pas la solution. Il est important de rendre les biens immatériels plus désirables et d’évoluer vers une société d’usage au lieu de multiplier la possession de biens dont l’utilité au quotidien n’est pas toujours avérée. Le basculement démographique et la montée en puissance des jeunes générations faciliteront probablement ce changement.

Greenly reçoit beaucoup de candidatures d’ingénieurs qui auraient pu prétendre conduire leur carrière dans de grands groupes. Ce qui les attire, c’est le fait de travailler pour une grande cause, de participer à un mouvement d’intérêt général, tout en déployant des solutions hyper concrètes.

15 avril 2022

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