Modèles d’entreprise, business models & transition énergétique : les bouleversements post-Covid

19 octobre 2020

La crise du Covid-19 a davantage été un accélérateur de tendances qu’une rupture. Avant la crise, certains secteurs appliquaient déjà le travail à distance par intermittence. Lors du confinement, les entreprises sont passées à 100 % en télétravail, ce qui leur a permis de maintenir la continuité de l’activité.

Mais ce basculement a mis en lumière l’obsolescence des modèles d’entreprise. Dans certains cas, la chute de la productivité a été significative. Le déficit de communication informelle a pénalisé le fonctionnement des organisations. La hausse de la charge de travail s’est couplée à la difficulté de se déconnecter pour certains collaborateurs. Et le management a été handicapé par l’absence de modèle.

Après la crise, les organisations doivent répondre avec célérité à plusieurs enjeux : développer un nouveau modèle de fonctionnement avec leurs collaborateurs, tendre vers de nouveaux « business models » et accélérer la transition énergétique.

LE MODÈLE D’ENTREPRISE 

Le télétravail a révélé un réel potentiel en matière de productivité, mais il a également désorganisé certaines entreprises. La crise a confirmé combien la sérendipité, c’est-à-dire la capacité à produire des innovations par hasard, est créatrice de valeur et de culture commune. Les idées naissent au hasard des rencontres, parce que les personnes se croisent dans les bureaux ou déjeunent ensemble. La distanciation humaine risque de faire disparaître les interstices de l’organisation d’où émerge souvent l’innovation.

Le premier enseignement de la crise concerne la nécessité d’adapter les modèles de fonctionnement au sein des entreprises. D’abord, nous devons imaginer des organisations du temps de travail hybrides, en couplant « présenciel », « distanciel », locaux fixes, locaux intermédiaires… Il est essentiel de prévoir des points de rencontre fixes pour que les collaborateurs et leurs partenaires se retrouvent dans des lieux communs.

Ensuite, les modes de management doivent évoluer en remplaçant le contrôle classique par davantage de délégation, de nouveaux modes de suivi des missions et d’animation des équipes. Nous devons donner davantage d’autonomie aux collaborateurs, jalonner l’avancement des projets par des points d’étape réguliers et redéfinir les modèles de créativité. Moins de contrôle et davantage de « coaching ».

Pour bâtir ce nouveau modèle d’entreprise, les comportements, les modes de management et les outils doivent évoluer. Au-delà du partage des documents et des écrans, nous devons améliorer les interfaces et former les collaborateurs au plein usage des outils technologiques pour en tirer tout le potentiel.

LES « BUSINESS MODELS »

Les changements de comportement des clients concomitants à la crise et la pression des parties prenantes en faveur de la prise en compte de l’environnement vont conduire la plupart des secteurs à faire évoluer leur « business model ». Chaque entreprise doit transformer son modèle de croissance en alliant responsabilité sociale, transition écologique et révolution digitale.

Les entreprises doivent accompagner leurs clients dans l’ensemble de leur vie quotidienne. La révolution digitale et les innovations technologiques permettent de consommer moins mais mieux, grâce à une croissance fondée sur la qualité plutôt que sur la quantité.

Dans le secteur assurantiel, les compagnies seront amenées à évoluer vers un modèle d’assurance « à la demande ». Ce modèle répond aux attentes des consommateurs et assure une pérennité des revenus pour les entreprises via des dispositifs d’abonnement.

LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

Le choc sanitaire de Covid-19 n’est pas lié au climat. Mais le coronavirus est un révélateur de la fragilité de nos modes de vie et des conséquences de notre impact sur l’environnement. La nécessité de remettre en cause nos modes d’organisation, de consommation et de production apparaît urgente.

Les assureurs sont directement confrontés au changement climatique. Ils assistent à la multiplication des événements liés au réchauffement de la planète : tornades, typhons, ouragans, feux de forêt, inondations, sécheresses… Pour ne pas laisser les populations et les entreprises sans protection en cas de catastrophes, il est urgent d’agir contre le réchauffement climatique et d’investir dans la prévention et l’équilibre des risques. Le digital est la solution pour optimiser l’activité économique et réduire l’empreinte carbone des entreprises.

La violence du choc de la crise conduit les entreprises à réagir fortement et fait apparaître de multiples opportunités. Enfin, les entreprises ont tout intérêt à répondre aux attentes des jeunes collaborateurs et des nouvelles recrues, qui aspirent à des modes de vie différents, si elles veulent continuer à attirer les talents.

FRANCK MAHÉ
PARTNER, TNP

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