La French Tech poursuit sa mue

Après une année 2022 alignant les records et une année 2023 en dents de scie, les start-ups françaises voient en 2024 une occasion de stabilisation et d’ajustements dans leurs objectifs, comme le dévoilent France Digitale et EY dans leur Baromètre 2024 sur la performance économique et sociale des start-ups françaises publié depuis quelques jours. L’écosystème poursuit sa sélection naturelle.

Un des principaux indicateurs observés, le montant des levées de fonds, montre une stabilité en trompe-l’œil. Les dernières opérations réalisées se sont concentrées autour de grosses valorisations, faisant doubler le montant moyen des tours de financement à +100M€ (de 138M€ au S1 2023 à 214M€ au S1 2024). Pour les catégories en-dessous, la situation s’avère plus délicate : baisse du montant moyen et du nombre d’opérations. L’augmentation des taux d’intérêt touche aussi la capacité de financement des fonds d’investissement. Les projets les plus faibles n’obtiennent plus si facilement les financements. Ces difficultés à atteindre les soutiens financiers ont coûté la faillite à quelque 129 start-ups sur ces dix-huit derniers mois.

En réaction, les objectifs évoluent et les trajectoires comme Amazon (vivre des décennies à crédit) se font plus rares. Dorénavant, seules les startups deeptech et industrielles priorisent le financement sur la rentabilité, à court terme. Ces start-ups nécessitent d’importants capitaux pour se développer correctement (IA, quantique, hardware). Dans les autres domaines, près de 80% des startups sont déjà rentables ou la visent dans les 3 prochaines années.

Or, cet objectif de rentabilité n’est pas une mince affaire : « Dans un contexte où la course internationale à l’innovation n’a jamais été aussi intense, les startups françaises ont enregistré en 2023 un chiffre d’affaires record avec près de 10 milliards de revenus dont 40 % désormais réalisés à l’international, il faudra garder le cap et même accélérer cette dimension internationale afin de démontrer la solidité et la résilience de l’écosystème de la French Tech », commente Franck Sebag, associé EY.

Avant d’accélérer au niveau international, les start-ups françaises prennent le temps de construire leur base nationale : 200.000 emplois directs et indirects ont été créés dans les douze derniers mois et elles représentent 1,3 million d’emplois. Et ces bases s’inscrivent toujours plus dans les territoires. Chaque région française bénéficie de la dynamique de création d’emploi insufflée par la French Tech, aux premiers rangs desquelles l’Occitanie (+36%), l’Auvergne-Rhône-Alpes (+33%) et la Nouvelle-Aquitaine (+30%). 

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Vincent Lemoine Consultant Data Gouvernance