Sobriété numérique et data centers, l’idéal reste à trouver
Le 12 décembre dernier, l’Agence de la transition écologique (Ademe) et l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la distribution de la presse (Arcep) ont lancé l’Observatoire des impacts environnementaux du numérique. Objectif : fournir des données fiables sur l’empreinte écologique du numérique. Un enjeu majeur, alors que le secteur représente 4,4 % de l’empreinte carbone et 11 % de la consommation électrique française (chiffres de l’ADEME).
La création de cet observatoire, prévu dans la loi REEN de 2021, s’inscrit dans un contexte de forte augmentation de l’impact écologique du numérique notamment par l’essor de l’intelligence artificielle générative (IAG). Leur impact énergétique reste flou, faute de transparence des fournisseurs, mais la part des data centers dans la consommation électrique mondiale pourrait atteindre les 13% d’ici 2030.
Les data centers, indispensables au stockage et au traitement des données, sont aussi l’un des plus grands consommateurs d’énergie du secteur. Fonctionnant en continu, ils nécessitent un refroidissement constant, ce qui entraîne une consommation électrique massive. Même en veille, un serveur utilise environ 100 watts. À grande échelle, ces infrastructures pourraient représenter 6 % de la consommation électrique française d’ici 2050.
Face à cette problématique, des initiatives voient le jour. À Saint-Denis, la chaleur dégagée par les data centers est récupérée pour chauffer une piscine olympique et 1 600 logements. Quand d’autres acteurs du secteur misent sur le recyclage des serveurs, avec un taux de réemploi pouvant atteindre 36 %.
L’amélioration de l’efficacité énergétique est une autre piste : adopter des serveurs plus performants, optimiser les systèmes de refroidissement et favoriser les stockages SSD permettrait de réduire la consommation.
Enfin, la transition vers des énergies renouvelables s’accélère. Le Climate Neutral Data Center Pact engage les acteurs européens du secteur à utiliser 75 % d’énergie verte d’ici 2025 et 100 % en 2030. Plutôt que de se contenter d’acheter de l’électricité renouvelable, les entreprises sont incitées à établir des partenariats directs avec des producteurs.
Même si ces innovations sont prometteuses, elles représentent bien peu face à l’augmentation exponentielle de l’empreinte carbone du numérique à l’échelle mondiale.
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