Santé & bien-être au CES 2017

CES 2017 Santé bien-être

08 janvier 2017

Comme pour chaque secteur, le CES propose un espace dédié au rôle de la technologie dans la médecine moderne, la santé et le bien-être, qui regroupaient cette année plus de 190 sociétés. Trois tendances santé et bien-être ressortent du salon et façonneront les expériences des clients en 2017 et au-delà :

  • Les progrès de la génomique et de la médecine de précision intelligente pour détecter les maladies, améliorer l’administration des traitements et la connaissance des populations médicales.
  • L’utilisation des nouvelles technologies tendances telles que l’IA, l’AR et les capteurs de peau pour réduire les coûts et l’inconfort associés aux tests médicaux. La réalité virtuelle joue un rôle dans l’éducation médicale et contribue à des résultats d’apprentissage positifs. Par exemple, la startup française Revinax propose des expériences de chirurgies virtuelles avec l’Oculus Rift à travers son offre Surgevry. L’université d’Oxford a également annoncé la création d’une plateforme ENGAGE dédiée à l’enseignement de la pratique médicale grâce à la réalité virtuelle et le HTC Vive.
  • La personnalisation des plans de soin et mieux-être en aidant les consommateurs à suivre leurs propres indicateurs au fil du temps et à mesurer les progrès réalisés par rapport à eux. Les objets de télémédecine (dispositifs médicaux) ou de bien-être deviennent toujours plus portables, mobiles, connectés et performants.

DU CÔTÉ DES WEARABLES

Comme en 2016, les wearables occupent une place prédominante sur le salon de Las Vegas. Selon la Consumer Technology Association, le marché total des wearables – incluant les trackers d’activités, appareils de fitness et de santé, montres connectées, appareils auditifs connectés et de plus en plus de dispositifs médicaux à proprement parler – devrait atteindre en 2017, 48 millions de ventes soit 14 % d’augmentation pour un revenu de plus de 5 milliards d’euros.

Les trackers d’activités sportives ont toujours le vent en poupe mais les montres connectées se démarquent cette année. Selon les représentants de Fitbit présents, les consommateurs recherchent des produits qui s’intègrent de plus en plus à leur quotidien et la montre est un moyen d’y répondre. FitbitWithings ou encore Fossil travaillent le design de leurs produits et proposent aujourd’hui des matières plus élégantes et des esthétiques proches de celle des professionnels de l’horlogerie. Une marge de progression est encore possible du côté de l’épaisseur / taille des montres. Pebble avait réussi l’exploit d’affiner le design des montres sur nos poignets et même si la société a été acquise par Fitbit fin 2016, il n’est pas certain que son design perdure chez son nouveau propriétaire. Du côté des trackers en santé, une nouvelle gamme de produit a été lancé lors du CES par la startup PKparis.  K’Track est un capteur de glycémie qui permet une analyse en continue de la peau sans nécessité donc de prélever un échantillon de sang. Une solution simple et un design léger qui permettent aux diabétiques de porter l’appareil toute la journée et en toute circonstance afin d’avoir un meilleur suivi de leur glycémie. Cette solution présente une alternative intéressante au classique glucomètre connecté et et moins intrusive pour les malades. N’oublions pas que le diabète est considéré comme l’une des maladies chroniques les plus importantes et que les estimations existantes projettent à 552 millions le nombre de personnes atteintes en 2030.

DU CÔTÉ DES OBJETS CONNECTÉS

Ara, la brosse à dents intelligente

Découverte la première fois au CES 2014, la société française Kolibree a dévoilé son dernier produit Ara, la première brosse à dents avec de l’intelligence artificielle intégrée et a reçu à ce titre le prix d’innovation CES. La brosse à dents comprend 3 capteurs différents de mouvement 3D permettant de collecter les data qui seront analysées par les algorithmes de l’application. Ces capteurs surveillent entre autres le temps de brossage des dents par jour, les zones de brossages, la vitesse de brossage et la force d’utilisation de la brosse à dents. Ainsi, suite à l’analyse des données collectées, l’application propose des recommandations aux utilisateurs afin d’améliorer la qualité du brossage. Kolibree continue de motiver les petits à se brosser régulièrement et mieux les dents à travers des jeux ludiques présents dans son application, notamment avec les Lapins Crétins. Kolibree est aujourd’hui bien implantée aux États-Unis notamment car les dentistes américains ont la possibilité légale de proposer des produits directement à la vente auprès de leur clientèle. La startup cherche aujourd’hui à développer sa croissance en France et en Europe. À cet effet, les créateurs ont annoncé lors du CES un partenariat avec une compagnie d’assurance italienne pour conduire une étude clinique de 3 mois en 2017 et ainsi accroître la légitimité de leurs produits.

Un kiné portable

On a également testé la solution connectée de Bluetens, un électro-stimulateur connecté au smartphone. L’électrothérapie permet de renforcer les muscles, de se relaxer ou de récupérer dans le cadre d’une réhabilitation. Les kinésithérapeutes utilisent souvent cette technique avec leur patient – ce qui nécessite en général un équipement plus ou moins imposant. Bluetens a donc rendu cette activité transportable et mobile. Le kit Bluetens comprend trois paquets de 4 électrodes, 1 câble USB, 1 câble de connexion pour les électrodes, 1 manuel et 1 pochette étanche. La solution a subi une batterie de tests afin d’être considérée comme un dispositif médical aussi bien en France qu’au niveau mondial. Au pays-bas, la solution de Bluetens est même aujourd’hui remboursée par la sécurité sociale et selon l’exposant présent, la compagnie espère une issue similaire en France dans les mois à venir. La compagnie prévoit également la sortie en 2017  de nouveaux objets connectés – dispositifs médicaux – à destination des malades chroniques, dès que les tests médicaux seront terminés.

Meyko, le compagnon connecté

Pour la 3ème année consécutive, La Poste participe au CES sur la thématique des objets connectés et a embarqué avec elle 16 startups de son programme French IoT proposant des objets et des services connectés. Parmi les heureux élus, Meyko – un compagnon connecté qui prend soin des enfants asthmatiques – avait reçu en septembre 2016 le prix TNP pour son pitch lors du premier hackathon européen dédié aux maladies respiratoires. Cette expérience leur a permis de rencontrer le marché américain, davantage sensible au bien-être et à l’utilisation d’appareils connectés pour la surveillance de la santé des enfants. La startup a également pu bénéficier d’une belle exposition médiatique grâce au label french Tech et à la venue d’Axelle Lemaire sur leur stand. Encore à l’état de prototype, la naissance de ce compagnon part d’un constat : plus de 50 % des enfants ne suivent pas correctement leur traitement de fond contre l’asthme, principalement à cause d’oublis. Les deux cofondatrices, Sandrine Bender et Alizée Gottardo, voudraient profiter de ce passage à Las Vegas pour « ouvrir des réseaux de partenaires et acquérir de la crédibilité ». Elles prévoient une campagne de crowdfunding fin 2017 pour passer à l’industrialisation de leur produit.

Bien que la santé numérique n’ait pas une présence aussi importante au CES que d’autres industries, de nombreux dispositifs médicaux, plateformes, applications, objets connectés étaient exposés. Chaque année, la représentation du monde médical et du bien-être s’accentue, notamment grâce à l’impulsion des wearables en santé qui deviennent de plus en plus des dispositifs médicaux personnels.

audrey prévost
AUDREY PRÉVOST
SENIOR CONSULTANTE

 

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